La culture, un quatrième pilier du développement durable
La culture, au croisement des initiatives altermondialistes et du développement durable.
Alors que dans les années quatre-vingt-dix s'organisent parallèlement des initiatives et organisations d'un côté favorisant le développement durable, et de l'autre promouvant les politiques libérales (OMC, FMI, Davos), se constitue en 2004 une organisation à caractère altermondialiste regroupant des gouvernements locaux, surtout européens mais aussi d'Amérique latine, du Canada : Cités et Gouvernements Locaux Unis. Il s'agit de faire entendre une voie alternative dans le développement urbain, favorisant l'initiative locale et les préoccupations sociales. La Commission « culture » de CGLU rédige dans cette perspective un texte, l'Agenda 21 de la culture, visant à créer cette dynamique culturelle portée par l'échelle locale.
L'introduction présente ainsi son positionnement : « L'Agenda 21 de la culture est le premier document à vocation mondiale qui prend le pari d'établir les bases d'un engagement des villes et des gouvernements en faveur du développement culturel. Il se définit comme un outil pour renforcer le rôle de la culture dans le développement local et un processus qui met en valeur l'importance des villes afin de promouvoir la diversité »
.
Parmi les documents rédigés pour appuyer les actions de CGLU, le Guide de la participation citoyenne au développement de la politique culturelle locale pour les villes européennes : Jordi Pascual y décline la thèse formulée par le chercheur australien Jon Hawkes dans son article, “The fourth pillar of sustainability. Culture's essential role in public planning”, le besoin de construire un nouveau “pilier” pour la durabilité et le développement local.
D'après Hawkes, « les actions pour le développement des sociétés reposent sur quatre piliers : le pilier économique porte sur la richesse créative ; le pilier social redistribue cette richesse, tandis que le troisième pilier, l'environnemental, s'occupe de la responsabilité envers l'environnement ; la boucle du développement ne peut se fermer sans un quatrième pilier, celui de la culture. »
.
L'articulation de la dimension culturelle et du développement durable se fait dans un contexte de recherche de nouveaux outils pour répondre aux enjeux multiples qui se posent surtout en Europe et dans les pays occidentaux, mais aussi dans les pays du Sud, notamment en Amérique du sud :
Enjeu du vivre ensemble, d'une meilleure cohésion sociale ;
Recherche de nouvelles pistes de développement socio-économique ;
Nécessité d'une meilleure mise en cohérence des budgets et des actions, par des actions plus de transversales ;
Reconnaissance de la place prise par les gouvernements locaux et de l'échelle locale pour la meilleure gestion des problèmes ;
Nouvelle participation des citoyens et développement de la démocratie participative.
