Pratiques urbaines
A l'origine des pratiques, les relations entre « l'homme » et l'espace urbain: à une autre échelle « Des lieux et des liens[1] » entre local et global (Pierre Weltz), ici entre individu et espace urbain . Relations faites de représentations , de savoirs, autant que de pratiques ordinaires d'une spatialité qui dans la ville prend une dimension politique.
« L'espace vécu[2] »,concept fort du courant de Géographie sociale né dans les années 1970 prend en compte les apports de la « Psychogéographie » dont A. Moles et C. Rhomer[3] ont donné une synthèse dans les « coquilles de l'homme », schéma mettant en relation les échelles d'appropriation de l'espace avec la périodicité de fréquentation de celui-ci. La région en est l'échelle ultime avant « le vaste monde » dont la complexité ne peut être appréhendée par la pratique alors que le quartier ou le centre-ville ont respectivement des fréquentations quotidiennes ou hebdomadaires.
Les pratiques urbaines sont multiples selon qu'elles sont issues d'acteurs individuels, voire associés ou d'acteurs institutionnels (administratifs et politiques englobés dans l'expression « Puissance Publique ») ou d'acteurs privés (promoteurs, aménageurs, entreprises...).
L'acteur individuel prend souvent la figure du flâneur, du promeneur, de l'usager. « Davantage qu'un déplacement, la marche est une insertion sociale dans l'espace urbain, et comme tout type de mobilité, elle fait intervenir un schéma cognitif de codage/décodage de l'espace géographique »
: (...) « avant les techniques à instruments, il y a l'ensemble des techniques du corps »
,
Marcel Mauss[4].
Leurs cheminements et parcours construisent pour chacun d'eux un espace dans la ville défini comme des « territoires circulatoires », Alain Tarrius[5].
Les pratiques de la mobilité dans les espaces urbains donnent lieu à de nombreuses études utiles aux décideurs, politiques et aménageurs. L'accessibilité devient une mesure de « la valeur » d'un espace de la ville créant ainsi un différentiel entre espaces convoités et espaces de relégation.