Mesure, mesurage et codage numérique

Depuis l'Antiquité, le mesurage consiste à déterminer la valeur numérique correspondant à la mise en rapport empirique de deux spécimens d'une même grandeur : le spécimen mesuré et le spécimen mesurant, ce dernier n'étant rien d'autre que le spécimen qui sert d'unité de mesure. La valeur numérique de ce rapport est la mesure du spécimen mesuré.

En Psychologie, l'intuition de grandeurs proprement psychologiques, comme par exemple la sensation associée à un son, ou encore l'intelligence, se heurte à la difficulté de spécifier la mise en rapport d'un spécimen mesuré et d'un spécimen mesurant. Le psychologue expérimentaliste Stanley Smith Stevens propose alors de définir le mesurage comme "[...] the assignement of numerals to objects or evens according to rules " (Stevens, 1946, p. 667). En français, nous pouvons traduire par "codage numérique" d'objets ou d'événements, selon certaines règles ou conventions.

Ainsi, par exemple, les règles par lesquelles un psychologue détermine le score d'une personne sur une échelle d'intelligence permettent un codage numérique de la performance de cette personne, mais la valeur numérique de ce score ne peut être interprétée comme une mesure de l'intelligence de cette personne. Dans la littérature spécialisée, des expressions comme "instruments de mesure", utilisées pour désigner des techniques de codage numérique, peuvent être interprétées comme des traces de l'influence de l'impératif quantitatif.

L'article Échelles de mesure développe la notion de codage numérique.