La circulation des modèles, apprentissages et limites
De grands textes, des outils...
Les références à la ville durable et aux enjeux associés sont présents dans de nombreux textes internationaux, tels que la Charte d'Aalbord (2004) ou la Charte de Leipzig sur la ville européenne durable (2007) qui conclut ainsi : L'Europe a besoin de villes et de régions fortes où il fait bon vivre ! Ces textes ont eu un intérêt pédagogique certain, tout comme les Agendas 21 locaux ou le référentiel ADDOU qui a été utilisé expérimentalement en 2002 et a fait l'objet d'un guide opérationnel en 2007 pour favoriser les opérations d'urbanisme durables (ETD,ADEME,2007).
Cyria Emelianoff a montré dans quelle mesure les trajectoires nationales et locales et les savoirs faires notamment en urbanisme peuvent orienter et accélérer différemment l'appropriation des enjeux de la ville durable et des outils favorisant le développement urbain durable, en particulier les éco-quartiers (Emelianoff, 2007).
... des modèles et des injonctions
Pour autant, certains textes, fonctionnant souvent par benchmarking, permettent à la fois de diffuser les bonnes pratiques, mais aussi de formuler une sorte de rappel à l'ordre... L'introduction du dernier rapport de l'OCDE sur la Ville compacte montre qu'il s'agit, au-delà de vulgariser une approche, de créer une sorte d'injonction à la densité au risque quasi explicite d'affamer la planète :
« En 2050, 70 % de la population mondiale, soit plus de 5,5 milliards d'habitants, vivront en zone urbaine. Cette explosion démographique, conjuguée à un réchauffement climatique menaçant, à des prix de l'énergie élevés et à des finances publiques resserrées, plaide fortement en faveur d'un urbanisme plus efficace. Face à la croissance démographique et à la raréfaction des ressources naturelles, les pouvoirs publics ont deux choix : laisser l'étalement urbain absorber des surfaces agricoles utiles, ou planifier le développement de « villes compactes » favorables à l'économie et l'environnement. »
(OCDE, 2012)
