Des tensions fortes, difficiles à articuler dans l'action opérationnelle
Labels, expressions et expériences : la circulation des références et de certains modèles d'intervention a contribué à l'appropriation de certaines valeurs et surtout a favorisé la prise de conscience de certaines problématiques dans la planification et l'urbanisation (notamment l'intérêt de la préservation de la biodiversité ou la réflexion sur le climat urbain). Pour autant, de fortes tensions persistent entre différentes logiques et suscitent de nombreuses questions :
Une demande sociale de court terme face à des ambitions portées sur les « générations futures » : comment construire une ville accessible à tous permettant un cadre de vie et des pratiques urbaines en phase avec les pratiques sociétales contemporaines, tout en préparant une ville de demain dans un environnement préservé ?
Une vision politique fortement contrainte par des budgets restreints mais surtout par un partage fort du pouvoir avec la promotion immobilière (Bourdin, 2010, L'urbanisme d'après crise) : comment imposer une vision politique de la ville qui n'est pas toujours en phase avec le besoin premier des constructeurs qui cherche à faire une ville rentable à court terme ?
Des urgences écologiques et un modèle de développement durable qui ne sont pas toujours en phase avec les besoins sociaux (exemple de la concurrence entre construction de logements et préservation de terres agricoles), voire avec la justice sociale (voir exercice quartier Vauban et plus généralement ville de Frieburg qui, par son modèle de développement, a exclu une large partie de la population non solvable).
A ces tensions s'ajoute la question de l'articulation des échelles :
Ce qui est « bon » à l'échelle d'un quartier l'est-il pour la ville ou la métropole ?
L'excellence recherchée dans les outils de planification d'une agglomération n'externalise-t-elle pas les problèmes environnementaux à sa périphérie ?
