Rappel
La notion de développement durable a connu une phase d'émergence dans les années 1960, baptisées « Décennie pour le développement » par les Nations Unies. A cette époque, l'ouvrage de Rachel Carson, « Silent Spring », connaît un fort succès pour le lien qu'il établit entre l'environnement, l'économie et le bien-être social. En 1968, la conférence Biosphère de l'UNESCO avancera l'idée « d'un développement écologiquement viable ». Dans les années 1970, la première conférence des Nations Unies sur l'environnement, à Stockholm, pose le concept d'éco-développement, structuré par trois principes :
la recherche de modèles endogènes, propres à chaque contexte historique, culturel et écologique,
la prise en charge équitable des besoins de tous et de chacun,
la recherche d'un développement qui soit en harmonie avec la nature (Le Courrier de la Planète n°68, 2002, p66).
En 1972 paraît le rapport Meadows, commandé par le Club de Rome, sur « La croissance zéro », qui pointe les risques d'effondrement d'un système socio-économique basé sur une utilisation croissante de ressources naturelles non renouvelables et en quantité finie.
La notion de développement durable a ensuite été clairement établie dans les années 1980. La Déclaration des Nations unies sur le droit au développement donne alors une définition internationale du développement : "Un processus global, économique, social, culturel et politique, qui vise à améliorer sans cesse le bien-être de l'ensemble de la population et de tous les individus, sur la base de leur participation active, libre et significative au développement et au partage équitable des bienfaits qui en découlent"[1]
En outre, la conférence Stockholm+10 commande un rapport, qui deviendra le rapport Bruntland, édité en 1987, et qui énonce la définition désormais consacrée du développement durable. Celui-ci "doit répondre aux besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations à venir de répondre aux leurs"[2]
Depuis, cette notion se diffuse de plus en plus largement. En 1992, à l'occasion du premier Sommet de la Terre à Rio, la Conférence des Nations unies pour l'environnement et le développement adopte l'Agenda 21, programme global d'actions comportant, notamment, près de 2500 recommandations pour à la fois agir dans le champ économique et social du développement, conserver et préserver les ressources aux fins de développement, faire participer les groupes majeurs à l'élaboration et la mise en œuvre du développement, infléchir le développement vers plus de durabilité par des moyens d'action transversaux (B. RIONDET, 2004, p21). Durant ces mêmes années, l'Organisation Mondiale du Commerce reconnaît l'objectif de développement durable. Puis les Nations Unies lancent l'initiative « Global Compact », code de conduite pour des entreprises respectant une dizaine de principes, liés à l'environnement, aux droits de l'homme et au droit du travail.
Le terme de développement durable est donc largement connu et utilisé. Il repose sur une batterie de textes et de conventions qu'il n'y a pas lieu de redévelopper ici.
Rappelons pour terminer cette courte présentation que le développement durable s'appuie sur trois sphères complémentaires sans hiérarchie:
l'environnement
le développement économique
la dimension sociale