Face à la banalisation des termes, l'émergence de nouveaux concepts
La banalisation d'un terme, la persistance de dysfonctionnements urbains
Ce terme de développement durable a largement participé à faire évoluer des pratiques, intégrant des préoccupations nouvelles dans la construction de la ville du 21e siècle, et tout particulièrement celle de la maîtrise de certaines énergies. Toutefois, la banalisation de ce terme tend à desservir la réponse à certaines questions qui demeurent majeures :
Protection de l'environnement,
Vie urbaine moins consommatrice de ressources naturelles,
Meilleure préoccupation de l'animation sociale,
Développement économique raisonné
De nouveaux termes apparaissent alors, actualisant certaines problématiques.Notamment, malgré les critiques et déceptions à l'issue du Sommet de RIO+20, le texte « L'avenir que nous voulons » insiste sur certaines approches :
La transition écologique (devenue surtout transition énergétique)
L'économie verte (nécessitant selon certain une troisième révolution industrielle, qui associerait préoccupation écologique et progrès techniques, (Rigkin, 2012)).
De nouveaux concepts pour réactualiser des préoccupations vivaces
Bien que les opérations se développent en faveur de certaines exigences notamment sur la consommation d'énergie, l'action urbaine peine à intégrer la complexité des problèmes qui se posent aux différentes échelles de la ville. En conséquence, de nouveaux concept apparaissent pour traduire soit certaines préoccupations émergentes, soit un renouvellement des priorités.
La ville réversible[1], est-ce un nouveau paradigme pour dénoncer les erreurs d'une « posture immodeste » dans les modalités d'urbanisation antérieures ? Une série de contributions réunie dans l'ouvrage coordonné par Franck Scherrer et Martin Vanier explore cette hypothèse...
D'autres termes tels que la ville mutable[2] rendent plus généralement compte de la nécessité d'appréhender plus modestement l'empreinte des besoins actuels pour l'évolution à venir.
Un autre paradigme réactualisé par un certain nombre d'initiatives, celui de la construction de la ville sur elle-même[3], se traduit par de multiples initiatives, et par exemple les opérations BIMBY (projet ANR) qui considèrent non pas les formes urbaines comme immuables, mais bien les lotissements pavillonnaires comme terrains de nouvelles villes denses.
Exemple :
Le projet BIMBY ("Build in My Back Yard") vise à la définition, à court terme, d'une nouvelle filière de production de la ville, qui soit capable d'intervenir là où les filières "classiques" sont incapables d'intervenir : au sein des tissus pavillonnaires existants, qui représentent la grande majorité des surfaces urbanisées en France et certainement en Europe.
Complément : Bibliographie partielle :
Scherrer Franck, Vanier Martin (dir.), Villes, Territoires, Réversibilités, Hermann, 2013.
Andres Lauren et Bochet Béatrice, « Ville durable, ville mutable : quelle convergence en France et en Suisse ? », Revue d'Économie Régionale & Urbaine, 2010/4 octobre.
Bingand Flore (dir.), Trilogie vertueuse : densifier les lotissements existants, intensifier les grands ensembles, recycler les zones d'activités, Ed. Recherches, ENSAB, IAUR Rennes, 2013.