Psychométrie : théorie et applications

Le titre développé de cette grande leçon est « Du qualitatif au quantitatif : théorie et applications ». Consacrée à la psychométrie, elle approfondit la problématique de la mesure en psychologie selon deux perspectives. 

  • D’une part, il s’agit d’expliciter la construction d’un observable comme le processus de composition d’applications, processus qui permet de transcrire des énoncés qualitatifs en énoncés quantitatifs. 
  • D’autre part, il s’agit de montrer comment l’utilisation des prévisions qu’il est possible de dériver statistiquement à partir des « sorties » de l’observation psychotechnique étaye l’intervention du psychologue dans des problématiques de dépistage, de sélection et de conseil.

2. La confusion nominale induite par les scores psychométriques

2.4. Conclusion

Lorsqu'on utilise des scores psychométriques pour décrire ce qui se passe dans un champ phénoménal public, c'est-à-dire dans le référentiel de description des réponses au test, on utilise une logique descriptive qui n'est pas fiable. D'où le choix suivant :

  • soit on abandonne le langage descriptif des scores, ce qui signifie qu'on admet la possibilité que certaines réponses ne soient pas comparables,
  • soit on veut à tout prix que toutes les réponses soient comparables, et alors il faut proposer une convention pour projeter les descriptions sur une ligne (i.e., un ensemble simplement ordonné). Mais alors, tous les utilisateurs, y compris les personnes évaluées, sont, en principe, habilités à voter pour ou contre cette convention. Si ce n'est pas le cas, l'utilisation des scores psychométriques est une forme de domination politique, en ce sens que quelqu'un exerce le pouvoir de donner un statut à quelqu'un d'autre dans une échelle de valeurs, sans que cela puisse être remis en cause. Dans cette perspective, le testage psychologique constitue une institution sociale dont les fondements scientifiques et philosophiques sont douteux.