Statistique : comparer des moyennes

Cette grande leçon introduit les principales stratégies permettant de comparer des moyennes par rapport à une valeur de référence ou des moyennes entre elles. Le test de student est étudié en détail, ainsi que l'ANOVA à un facteur. On introduit les concepts de comparaisons planifiées et tests-post-hoc.

1. Principe général de la comparaison de moyennes

1.1. Introduction à la comparaison de moyennes

A. Un exemple : évaluer l'effet d'une méthode thérapeutique

Commençons par un exemple simple : vous disposez d'une nouvelle technique psychothérapeutique dont vous voulez tester l'effet sur le bien-être des sujets qui la reçoivent. Vous projetez donc de mesurer par exemple l'humeur des patients avant et après la thérapie. Si la moyenne a augmenté, c'est que la thérapie (ou une autre cause que vous ignorez) a amélioré le bien-être des patients, dans les autres cas, l'intérêt de mettre en œuvre une telle thérapie serait douteux.

Passant à l'action, vous préparez une série de mesures sur un certain nombre de patients dont vous évaluerez l'humeur générale avant qu'ils commencent la thérapie. Idéalement, vous devriez aussi mesurer l'humeur chez un certain nombre de patients qui ne recevront pas la thérapie, ce qu'en méthodologie expérimentale on appelle un "groupe contrôle", mais laissons ce problème de côté pour le moment.

Certains sujets ont l'air contents d'avoir reçu la thérapie, d'autres sont moins convaincus. Il est donc très possible que d'autres facteurs que la thérapie aient joué un rôle dans l'humeur de certains patients, que ceux-ci en soient conscients ou non (facteurs de santé, interaction entre le patient et le thérapeute, disparition d'une cause environnementale de stress, autres facteurs non identifiés). En d'autres termes, il se peut que vous observiez une amélioration, mais que celle-ci ne soit que le fait du hasard, c'est-à-dire la façon dont les sujets auront été, au moment de la mesure, confrontés à toutes sortes de petits effets qui font varier l'humeur et que vous ne contrôlez pas (le degré de fatigue, une rencontre amoureuse, un petit événement anodin plaisant pour la personne, etc.) Dans ces conditions, comment savoir si les éventuels changements de l'humeur générale que vous aurez mesurés sont imputables ou non à la thérapie ou à l'effet aléatoire d'une multitude de facteurs que vous ne maîtrisez pas ?

Ou pour le dire plus techniquement, vous avez deux échantillons de mesures, avant et après, et vous avez besoin de savoir si l'écart entre les deux échantillons est suffisamment grand et stable pour que vous puissiez considérer que la thérapie a un effet positif. Comment faire ?