Économie de la contribution
Outre son sens à connotation financière, le mot « économie » désigne l'organisation d'éléments diversifiés, la coordination d'un ensemble. Les phénomènes de don, de contribution, de co-création sont les formes diverses et complexes d'une nouvelle économie des échanges matériels et immatériels via les technologies numériques. L'essor de ces phénomènes de coopération se manifeste notamment dans les dispositifs de co-création ou crowdsourcing.[1]
Déjà en œuvre dans les collaborations de type wiki, le crowdsourcing favorise particulièrement l'émergence de la connaissance et de l'action communes. Cette forme d'intelligence collective s'accompagne d'une diversité de configurations parmi lesquelles la contribution et le don occupent une place essentielle.[2]
Marcel Mauss dans son Essai sur le don[3] a montré que le don crée des obligations car il est, selon des conventions fixées à l'avance, suivi d'un contre-don. L'aspect positif de ce système fondé sur le principe de donner-recevoir-rendre est de créer une situation d'interdépendance qui renforce le lien social et unit les membres d'une communauté.
Sa pensée a des retombées aujourd'hui : les sociétés occidentales par le biais des TIC et du web 2.0 se trouvent plongées dans « l'atmosphère du don ». Dans son ouvrage Pour en finir avec la mécroissance[4], Bernard Stiegler postule l'émergence d'une 3e phase du capitalisme : l'économie de la contribution qui grâce aux TIC, fait suite à la 1e phase productiviste et à la deuxième phase consumériste de l'économie capitaliste.
